Chaussures pour enfants: la simplicité avant tout
(Québec) Les chaussures pour enfants ne sont pas épargnées par les techniques de marketing. Les parents craquent pour une marque. Le petit dernier veut des espadrilles ornées de son personnage de dessins animés préféré et sa soeur convoite celles à lumières clignotantes. Pourtant, rien ne vaut le pied nu, soutient le physiothérapeute Blaise Dubois.
M. Dubois, conférencier international et président de la Clinique du coureur, se consacre avant tout à la prévention des blessures en course à pied. Celui qui prône la chaussure minimaliste offre à l’occasion des présentations sur les chaussures pour enfants.
La règle d’or de la Clinique du coureur: on doit choisir des chaussures flexibles, légères, basses et près des sensations du sol. Bref, des chaussures qui se rapprochent du pied nu. «Le pied de l’enfant a besoin de bouger pour développer ses muscles», souligne M. Dubois. Il doit pouvoir sentir le sol afin d’enregistrer l’information et réagir en conséquence.
Exit les gadgets technologiques, les souliers hyper rigides. Les chaussures servent avant toute chose à protéger les pieds contre les intempéries et les éléments extérieurs, rappelle-t-il.
Les grosses chaussures absorbantes sont très en vogue, note M. Dubois. En magasin, on trouve des souliers de sport au talon beaucoup plus épais que le devant du pied. «C’est comme si l’enfant s’habituait à marcher avec des talons hauts!» Aussi, le physiothérapeute remarque que la pointe de plusieurs chaussures pour jeunes n’épouse pas bien la forme des pieds: elle est pointue et trop étroite. Ces chaussures restreignent le pied, il faut donc les éviter.
La Société canadienne de pédiatrie (SCP) souligne d’ailleurs que des analyses historiques de différentes cultures comparant la marche pieds nus au port de chaussures ont permis de conclure que les malformations du pied étaient plus rares chez les personnes sans souliers.
Des bottines pour bébé?
Bébé n’a pas besoin de chaussures avant de commencer à marcher, affirme premièrement Blaise Dubois. Une fois debout, les chaussures servent à prévenir les blessures accidentelles, avance la SCP sur son portail Web Soins de nos enfants.
M. Dubois dénonce que les magasins spécialisés mettent l’accent sur les bottines de marque, donc très chères, alors qu’elles ne sont pas indispensables. La SCP soutient aussi de son côté que les bottines n’offrent pas nécessairement un meilleur soutien que les chaussures basses, mais qu’elles peuvent s’avérer pratiques, puisque les tout-petits ont de la difficulté à les enlever.
Croissance rapide
Pas besoin non plus de débourser une fortune pour chausser son poupon. Il grandira vite, et la dernière paire n’aura sûrement pas le temps de s’user! Pour les bambins qui apprennent à marcher,M. Dubois propose des petits chaussons à semelle souple de type Robeez.
Pour les plus vieux, le physiothérapeute indique que l’on trouve des modèles souples et légers appropriés dans toutes les grandes surfaces. Les souliers d’eau jouent très bien leur rôle de protection, tout en étant flexibles, selon M. Dubois. Il affirme également que les ballerines et les gougounes sont de bons choix. Et si le budget le permet, le physiothérapeute suggère les chaussures Merrell Barefoot pour enfants.
Règle de base pour l’achat de chaussures pour enfants : il devrait rester l’espace d’un pouce entre le bout de la chaussure et le plus long orteil, selon la SCP. La chaussure doit être bien ajustée, l’enfant doit pouvoir aussi bouger ses orteils et ne sentir aucun point de pression, ajouteM. Dubois. Il doit donc toujours essayer la chaussure avant l’achat!
Source : Dubois B. (2012).Chaussures pour enfants: la simplicité avant tout. Extraitle 30 septembre 2016 de http://www.pierredupont.com/psychosoc