Si on résume ces symptomatologies, il en résulte que les troubles de la posture chez les nourrissons peuvent avoir pour origines :
- Une malformation articulaire
- Une hypertonie musculaire
- Une atteinte neurologique
- Une origine digestive
Cependant jamais il n’est évoqué que l’enfant peut tout simplement avoir une dysfonction de la mobilité articulaire d’un étage vertébral.
C’est pourtant possible et c’est ce que nous appelons le syndrome de KiSS.
Effectivement, le syndrome de KiSS est un blocage de la jonction crânio-cervicale, c’est à dire de la première articulation entre la base du crâne et la première vertèbre cervicale.
Cette dysfonction articulaire a pour conséquence, une adaptation posturale de l’ensemble du corps.
Dans le respect du concept ostéopathique, Sutherland utilisait la métaphore suivante en faisant allusion à un dicton anglo-saxon: » As the twig is bent, so is the tree inclined ” que l’on pourrait traduire par : » Comme la jeune pousse est courbée, l’arbre se penche ” [2]. On comprend alors l’intérêt d’une prise en charge ostéopathique précoce de ces enfants.
Subluxation CO/C1, hypothèse explicative des mécanismes adaptatifs du syndrome de KiSS
Dans ce cas, la tête est en rotation droite et inclinaison gauche.
Les ligaments et les muscles de la région sous-occipitale sont soumis à un stress, ce qui engendre un spasme musculaire.
La jonction crânio-cervicale est impactée.
Lorsque le crâne est en dysfonction, le centre de gravité est modifié. Il y aura des effets négatifs sur les structures neurologiques et vasculaires de la base du crâne et du cou. En particulier les structures à proximité de la musculature seront sous contrainte.
Les artères vertébrales et les 1ers nerfs cervicaux font saillie à la partie postérieure du ligament occipito-atlantoidien. Il est fort probable que ce ligament et d’autres soient à l’origine d’une irritation du systhème neuro-musculaire lors du syndrome de KiSS.
De même, sont impliqués dans cette situation, les ligaments sous-occipitaux, les muscles érecteurs du rachis, petits et grands obliques, sternocléidomastoïdiens, élévateurs de la scapula, trapèzes, scalènes (en particulier les scalènes antérieurs).
De part l’inclinaison du crâne, et les tensions des muscles du rachis cervical, le bassin va se positionner sur un côté pour compenser le déséquilibre du corps.
Le bassin en tractant sur un côté de la colonne vertébrale va incliner cette dernière, engendrant une contraction des muscles du dos d’un côté, et créant l’opisthotonos.
La fausse subluxation de hanche peut en être le résultat.
La technique corrective du syndrome de KiSS entraîne une normalisation de la subluxation de C0/C1. Ce qui harmonise également les phénomènes adaptatifs vus ci-dessus.
Le processus de réharmonisation, après la correction de la subluxation C0/C1, doit inclure la réharmonisation de tous les fascias.
Radio typique transbuccale d’un syndrome de KiSS